Fêtes de la Procession de Lille – Délibération du Conseil Municipal du 23 juillet 1825
CONSEIL MUNICIPAL DE LILLE
Séance du 23 juillet 1825
Discours du Maire.
le Maire prend la parole et dit :
Messieurs,
Lorsque l’Administration municipale a conçu le projet de célébrer le sacre de Sa Majesté Charles X, d’une manière qui répondit à ce grand événement, et de profiter de cette heureuse circonstance pour rétablir notre ancienne fête communale, elle ne s’est pas dissimulée que l’exécution de ce dessein nécessiterait de grandes dépenses. Elle avait espéré y faire face avec le restant disponible du crédit accordé pour les fêtes publiques par le budget de 1825 et avec le supplément de 15.000 rancs, que vous avez alloué ; mais les frais de semblables fêtes lorsqu’on veut y donner quelque éclat, et surtout lorsqu’il faut, en moins de deux mois, faire confectionner un matériel considérable, ne sauraient être évalués à l’avance. Il est une multitude de détails qui ne peuvent être prévus, et ce n’est que lorsque tous les mémoires sont réunis qu’il est possible d’apprécier la dépense. Celle à laquelle nos fêtes ont donné lieu s’est élevée à 44.520 fr. 07 ; mais observez, Messieurs, que dans cette somme, le mobilier qui reste à la ville, et qui nous servira durant un grand nombre d’années, est compris pour environ 22.ooo fr., que les prix décernés aux vainqueurs des divers jeux et exercices y figurent pour plus de 5.000 fr., que le feu d’artifice et les frais accessoires se sont élevés à 3.oo0 fr. et que 14.315 fr. seulement ont été employés aux autres divertissements et à tous les détails accessoires.
Si l’on songe que tout était à créer et qu’on a dû faire confectionner à Paris, un grand nombre d’objets par des ouvriers qui tous étaient plus ou moins occupés aux préparatifs du sacre et des fêtes de la capitale, on reconnaîtra qu’il était difficile d’obtenir à moins de frais un résultat satisfaisant, et sans le zèle désintéressé de MM. les Commissaires qui ont si bien secondé l’ Administration municipale, le succès aurait été douteux et la dépense certainement plus considérable.
Les bordereaux qui seront mis sous vos yeux vous feront connaître tous les détails de cette dépense.
Si les réjouissances que nous avons célébrées, à une époque à jamais mémorable, ont eu le double effet de fournir à nos concitoyens l’occasion de manifester leur amour pour notre Auguste et bien aimé Monarque et de leur rendre une fête commémorative dont ils désiraient le rétablissement, nous ne devons pas regretter les sommes que nous y avons consacrées. D’ailleurs une partie des fonds dépensés rentrera par les canaux de l’octroi dans la caisse municipale et ne devons-nous pas aussi nous féliciter des avantages que les marchands et les artisans ont recueilli de la présence dans nos murs d’un grand nombre d’étrangers qui ont payé un ample tribut à notre commerce et à notre industrie
Le crédit porté au budget de 1825 est de | 16.500 fr. |
dont il faut soustraire pour diverses dépenses qui concernent les fêtes précédentes et non soldées | 3.500 fr. |
Il restait donc applicable aux fêtes du mois de juin auxquels il faut ajouter le crédit supplétif de | 13.ooo fr.
15.ooo fr |
Total. | 28.ooo fr. |
La dépense s’étant élevée à | 44.520fr.07 |
une allocation de est donc nécessaire pour la solder, et je vous propose, Messieurs; de voter un crédit de cette somme sur les fonds libres de la ville. | 16.520fr.07 |
La matière mise en délibération.
Le Conseil émet le vœu qu’il soit alloué, sur les fonds libres de la ville, un crédit supplémentaire de seize mille cinq cent vingt francs sept centimes pour solder la dépense des fêtes célébrées les 12, 13, 14 et 15 juin dernier à l’occasion du sacre de Sa Majesté et de la procession de Lille.