Lille – 19 avril 1825 : Fêtes de la Procession de Lille – Délibération du Conseil Municipal du 19 avril 1825
Après les troubles de la Révolution, suivis du 1er Empire, vint le retour de la monarchie absolue « de droit divin ». Lille, après cette période longue et turbulente, était farouchement monarchiste et très attachée aux Bourbons. Ainsi ce 19 avril 1825, le Conseil Municipal de Lille dans ses délibérations du jour décide de l’attribution d’un crédit budgétaire supplémentaire destiné aux festivités profanes qui s’adjoindront à celle d’une procession religieuse. Le budget est alloué et, comme souvent dans de pareilles circonstances, les dépenses seront supérieures aux fonds disponibles. Une seconde délibération lors de la séance du 23 juillet 1825 est votée pour solder le passif pour un montant de 16.520fr 07 . Pour compléter cet article :
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CONSEIL MUNICIPAL DE LILLE
Séance du 19 avril 1825.
Discours du Maire
Depuis longtemps l’Administration municipale désirait satisfaire au vœu des habitants en rétablissant l’ancienne fête communale connue sous le nom de Procession de Lille, mais un premier essai a dû vous convaincre que pour atteindre le principal but que nous nous sommes proposé, celui d’attirer dans nos. murs un grand nombre d’étrangers, il était nécessaire de jeter plus d’éclat sur cette fête et que pour lui conserver en quelque chose son caractère primitif et la rattacher à la chaîne des temps, il convenait d’y rappeler autant que possible, les anciennes traditions qui en faisaient une solennité, véritablement locale. Le programme dont il va vous être donné lecture a été rédigé dans ce dessein.
Une circonstance bien favorable au rétablissement de notre fête communale nous promet le plus heureux résultat, c’est la coïncidence du sacre de Sa Majesté qui paraît être décidément fixé au 29 mai prochain, d’après les avis que j’ai reçus de sources respectables.
Vous voudrez sans doute, Messieurs, célébrer cette mémorable époque avec toute la pompe et l’éclat qu’on doit attendre d’une bonne ville, d’une cité fidèle et dévouée qui n’a jamais laissé échapper l’occasion de manifester ses généreux sentiments et son amour pour l’auguste dynastie qui préside à nos destinées.
Quoique le zèle désintéressé et l’active coopération de plusieurs habitants qui cultivent les beaux-arts nous assurent des moyens économiques pour l’exécution d’une partie du matériel dont nous aurons besoin, les frais seront cependant assez considérables pour rendre tout à fait insuffisant le crédit porté au budget de 1825, et pour m’obliger à vous demander une allocation supplémentaire de quinze mille francs sur les fonds libres de la ville. Cette somme réunie au crédit déjà accordé me paraît absolument nécessaire pour les nombreux prix destinés aux vainqueurs des divers jeux, pour le brillant feu d’artifice qui devra surtout rappeler la solennité du sacre et pour le riche mobilier qui sera ajouté à celui que· nous possédons déjà.
Ce nouveau matériel ne sera confectionné qu’en partie à Lille, parce qu’il n’y a qu’une seule fabrique existant à Paris qui ait les moyens de préparer plusieurs des objets les plus importants. Le désir de l’économie doit céder ici à la nécessité. Remarquez bien, Messieurs, que les dépenses qui seront faites, cette année, nous serviront en grande partie pour l’avenir et que toutes les dispositions sont calculées de manière à ce que nous puissions conserver à notre fête tout son attrait, sans nous jeter, chaque année, dans des dépenses excessives. Vous pouvez d’ailleurs être persuadés que l’ordre et l’économie seront apportés dans tous les détails et que je ne négligerai rien pour que les frais n’excèdent pas les allocations et même s’il est possible, pour qu’ils restent en dessous. »
Il est ensuite donné lecture du programme.
La proposition de M. le Président ayant été mise en délibération,
Le Conseil municipal désirant que la solennité du sacre et la fête communale de Lille soient célébrées d’une manière qui réponde à l’importance de cette ville, vote un crédit supplémentaire de quinze mille francs sur les fonds libres.