Cavalcade de la Mi-Carême 1851
Fondation d’une fête annuelle – Cortège historique – Cortège aux flambeaux.
L’Artiste – Revue Hebdomadaire du Nord de la France
3 mars 1851 n°39 (© BNF Gallica)
Décidément la ville de Lille paraît vouloir sortir de sa trop longue somnolence ; la vie et le mouvement vont revenir chez nous, et la présente année sera presque une révolution dans nos habitudes. Une brillante fête de carnaval va l’inaugurer ; la cavalcade de la mi-carême est adoptée, le conseil municipal y coopère pour une somme de quatre mille francs, et l’on a lieu de compter sur une souscription volontaire , non pas seulement pour couvrir les frais , mais pour ajouter à la splendeur de la fête.
Ce que nous devons surtout approuver en ceci, c’est que cette fête d’hiver, où le plaisir devient un moyen de bienfaisance, est considérée par les organisateurs, comme la fondation d’une fête annuelle, autrement dit, fondation d’une rente annuelle de huit à dix mille francs, au bénéfice des pauvres. On se rappelle que l’année dernière, la quête a produit plus de huit mille francs ; celle année, elle peut produire plus, et il y aurait peut-être un moyen bien simple de faire double quête
Ce serait de faire une promenade de jour et une promenade de nuit. Que sur les quatre mille francs du conseil municipal, – car nous nous plaisons, en raison du but, à considérer cette somme comme définitivement votée, quel que soit d’ailleurs le produit de la souscription, – on prenne un millier de francs, pour frais de flambeaux, et l’on aura une seconde promenade aussi intéressante et peut-être aussi productive que celle de jour. Celui qui aura vu l’une, voudra nécessairement voir la seconde ; et qui pourrait refuser son obole, là où les quêteurs savent si bien vous persuader ?
Quant à la cavalcade en elle-même, soit simple rencontre, soit que notre conseil ait été entendu, le sujet en est pris comme nous le désirions, dans notre histoire locale. Cc sera un vaste tableau d’ensemble, embrassant les chroniques lilloises depuis Lydéric et Phinaert jusqu’à nos jours. Dans les années suivantes on pourra se fixer à une époque et la détailler dans toutes ses phases ; le cortège de cette année, dont nous devons le programme à M. Henry Bruneel, doit être considéré comme une sorte de préface à cette histoire en tableaux, plus instructive peut-être, à coup sûr plus intéressante que la plupart de celles qu’on élabore en lourds volumes. Les dessins des chars et costumes, d’après des documents authentiques, ont été faits par M. Wicar.
A.WACQUEZ
Fastes de Lille
Cortège Cavalcade
Musique du 1er régiment de cuirassiers suivie d’un peloton armé.
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Premier groupe (VIIème siècle).
Trompettes à cheval en costumes des temps primitifs de la Flandre.
Figures colossales de Lydéric et de Phinaert.
Char représentant un monticule au sommet duquel s’élève le Château du Buc. Du pied du monticule jaillit une fontaine ombragée de saules (la fontaine del Saulx) ; près de la fontaine se tiennent l’hermite , l’enfant et la biche qui figurent dans la légende populaire du premier Forestier de Flandre.
Le char est escorté par· une troupe de cavaliers en costumes du VIIème siècle.
Deuxième groupe (XIème siècle).
Le comte de Flandre, Bauduin V, dit de Lille, chevauchant à la tête de ses barons.
Char représentant, au fond , l’église collégiale de Saint-Pierre, et, au pourtour, les murs de la première enceinte de Lille , bâtis par Bauduin V. – Sur le char, une jeune fille drapée à l’antique , la couronne murale au front , tenant d’une main , une épée, et de l’autre main une branche d’ olivier, debout sur un bouclier en forme de pavois , représente la ville de Lille dans son enfance; elle est entourée d’un essaim d’enfants de son âge, en costumes du temps et portant les uns des gerbes et des instruments aratoires, les autres des glaives et des lances, et d’autres encore, des outils de construction el de maçonnerie.
Troisième groupe (XIème siècle).
Baudouin IX, comte de Flandre et Empereur de Constantinople, à cheval, à la tête d’une troupe de chevaliers croisés de guerriers musulmans, et suivi de ses écuyers et de ses pages.
Char figurant, au fond, l’Hôpital Comtesse, et orné, au pourtour, d’écussons armoriés sur lesquels sont écrits les titres des principales fondations charitables et institutions politiques que la ville de Lille et la banlieue doivent à la comtesse Jeanne de Constantinople, fille de Bauduin, IX. (Hôpital Comtesse, hôpital Saint-Sauveur, abbaye de Marquette, la Loi de Lille, première charte de liberté communale de la ville donnée en 1235.)
Sur le char s’élève le buste colossal de Jeanne, entouré de personnages allégoriques représentant la Charité, la Justice, la Piété et autres vertus qui distinguaient la bonne Princesse.
Quatrième groupe (XVème siècle)
Le Héraut-d‘armes de la Toison d’Or, portant la bannière de l’Ordre.
Les trente et un chevaliers de la Toison-d’Or, avec trente et une nobles dames, se rendent en pompeuse chevauchée au second chapitre de l’Ordre qui se tint à Lille en 1431.
Char au fond duquel est assis, sous un dais magnifique, le duc Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne et comte de Flandre, en compagnie de dames et de chevaliers entourant une table splendidement dressée , au milieu de laquelle s’élève le célèbre Faisan qui a donné son nom à l’une des plus imposantes solennités des temps chevaleresques. Sur le devant du char se tiennent des pages, des ménestrels et des porte-bannières avec guidons aux armes de Bourgogne. Le pourtour du char est drapé en tapis de haute lisse et orné d’écussons où sont inscrits les noms des artistes célèbres de cette somptueuse époque.
Autour du char gambadent et s’ébaudissent les fameux Sots {Fous) de Lille, auxquels une saillie de Philippe-le-Bon a fait une réputation dans l’histoire
Cinquième groupe (XVème siècle)
Trompettes à cheval en costumes du XVème siècle.
Le Héraut d’armes du noble Tournoi de l’Epinette, portant sur la poitrine les Armes de la ville de Lille et tenant à la main la bannière emblématique de cette joute célèbre.
Chevaliers jouteurs au tournoi de l’Epinette, montés sur leurs destriers, armés de pied en cap , et portant en sautoir des écharpes aux couleurs de leurs dames.
Derrière eux s’avance le chevalier vainqueur du Tournoi, que quatre gentes damoiselles à cheval comme lui, conduisent en laisse par des rubans d’or attachés aux pièces supérieures de son armure. Le vainqueur porte, attaché au cou par un ruban de velours vert, l’Epervier d’or, prix de ‘sa victoire.
Suite d’écuyers, pages et ménestrels.
Char figurant une estrade de tournoi sur laquelle sont assis-le-Roi de l’Epinette et la Reine sa femme, portant tous deux pour sceptre une branche d’épine en or. – Sur le devant du char se tient le Connétable de l’Epinette avec ses écuyers et ses bannières.
Sixième groupe (XVème siècle)
L’Empereur Charles-Quint’ à cheval, faisant sa joyeuse entrée dans la ville de Lille, entouré des principaux personnages historiques de sa cour : Philippe, duc de Milan, son fils, Don Juan d’Autriche, Mercurin de Gatinar, etc.
Figure colossale de Jeanne-Maillote (La·Jeanne-d‘Arc lilloise) escortée d’archers et d’arbalétriers du temps.
Le Tambour-Major et les· tambours des Hurlus. (Sobriquet populaire des partisans de la Réforme à cette époque).
Cavalerie grotesque avec chevaux en osier entourant gigantesque cheval monté par les Quatre fils Aymon.
Divers personnages comiques du XVIème siècle.
Char portant un immense tonneau de bière enfourché par un colossal Bacchus flamand, couronné de feuilles de houblon. – Sur le devant du char ; des Silènes et des Satyres armés de longues perches à houblon ornées de leur feuillage, tiennent enchaîné et couché à leurs pieds un personnage tout vêtu de feuilles de-vigne.
Septième groupe (XVIIème et XVIIIème siècles).
Musique d’infanterie des troupes du roi Louis XVI1- Porte-étendard sur la bannière duquel est l’image du soleil, avec la devise :
Nec pluribus, impar.
Maison militaire du roi Louis XIV. (Cavalerie:)
Char représentant au fond la Porte de Paris, (monument élevé à la gloire de Louis XIV) et portant le buste colossal de ce monarque. Sur les gradins du char sont assis quelques personnages célèbres de cette époque, qui accompagnèrent le roi à Lille ; parmi eux figurent au premier, rang Vauban, qui fortifia la ville , et le maréchal de Boufflers, qui la défendit contre le prince Eugène. (Siége de 1708.).
Huitième groupe (XVIIIème siècle).
Tambour-major, tambours et fifres républicains.
Char portant au fond un grand trophée d’artillerie devant lequel s’élève la· colonne commémorative du siège de 1792. Les gradins du char-sont occupés par des canonniers bourgeois et des gardes-nationaux de Lille en uniforme du temps..
Racontages sur l’ancien cortège de Lille
L’Artiste – Revue Hebdomadaire du Nord de la France
16 mars 1851 n°41 (© BNF Gallica)
Messieurs de la cavalcade, vous avez eu une heureuse idée ; – qu’on vous l’ait suggérée, il n’importe ; puisque vous l’avez acceptée, elle est désormais vôtre ; –vous avez donc eu une heureuse idée de substituer aux insipides bouffonneries des mascarades ordinaires une représentation solennelle des Fastes de notre ville de Lille.
C’est une si douce chose que les vieux souvenirs !
Moi qui les cultive avec plus d’amour que d’autres ne cultivent les tulipes et les camélias, moi dont le cœur bat à la vue d’un parchemin camoussi, moi qui entoure d’une religieuse vénération les noms de nos célébrités échevinales et qui m’inclinerais avec respect devant le Roi des Ribauds lui-même,- s’il pouvait renaître un de ces types des mœurs du moyen-âge, – vous pensez bien que je n’ai pas la moindre envie de critiquer le programme de la prochaine exhibition de nos grandes figures historiques.
Le choix des sujets est en tout point digne d’éloges. L’ordonnance de la marche est d’une parfaite exactitude chronologique.
Ce sera un cours complet d’histoire locale.
Modernes Mathusalems, nous verrons les siècles défiler devant nous, et il nous prendra envie de dire : C’était pourtant comme cela dans notre jeune temps !
Ah ! ça, tous vos personnages seront vivants, j’espère. – Le programme n’en dit rien ; mais c’est sous- entendu.
J’avoue que j’éprouverais un terrible rabat-joie si l’on avait encore recours à l’artifice des mannequins. Les autres ont si peu duré !
Les autres, vous savez?
Hélas ! Qui n’a pas contemplé avec tristesse ces grandeurs déchues dans le magasin de l’Abattoir ? qui n’a pas éprouvé un serrement de cœur involontaire, lorsque le gardien de ce Saint-Denis de la Flandre, en montrant les figures livides des Bauduins, les parures fripées des deux bonnes Comtesses, les bras ramollis de Jeanne Maillotte, nous disait d’une voix sépulcrale : Bientôt il n’en restera plus rien, déjà les rats s’y mont.
A ce propos, je vais vous raconter comment tout cela s’était · fabriqué :
C’était en f826, époque parfaitement exempte d’émotions politiques, où chacun s’occupait tranquillement de ses affaires sans être obligé de regarder, tous les matins, à quel vent tournait la girouette. On ne demandait, à Lille du moins, que des amusements populaires, une fête communale. Douai, avec sa famille Gayant, faisait merveilles. Lille en était jalouse ; Lille n’en dormait plus. Les vieillards vantaient sans cesse l’ancienne procession de Notre-Dame de la Treille ; les jeunes gens souhaitaient qu’elle fut remplacée par quelque chose de plus· analogue aux mœurs nouvelles.
M. Formigier de Beaupuy, adjoint à la mairie, vient un jour me trouver. « L’administration municipale, me dit-il, veut rétablir la fête patronale de la ville, mais en séparant ce qui s’y trouvait mêlé autrefois : le religieux et le profane. La procession se fera, comme de coutume, le dimanche après la Fête-Dieu. Il nous faudrait, pour le dimanche suivant ; un cortège dans lequel on ferait entrer des personnages historiques. Voulez-vous nous composer un programme ? «
J’acceptai la proposition et je traçai un plan qui fut approuvé par le maire. Les canonniers, la Garde nationale, les pompiers, de nombreuses confréries d’archers et d’arbalétriers, les élèves du collège et ceux des écoles académiques, des députations de tous les corps de métiers, les autorités elles-mêmes précédaient un char symbolique où figuraient les comtes Bauduin IV et Bauduin V, les comtesses Jeanne et Marguerite. Le buste de Vauban était porté par des sapeurs-pompiers, celui de Boufflers par des canonniers. Jeanne Maillotte, debout sur un pavois, se montrait environnée des archers de Lille. Enfin une dernière division, composée de rivageois vêtus en jouteurs et de tous les ouvriers participant aux différents jeux publics, marchait précédée d’un Lydéric et d’un Phinaert de taille gigantesque.
Tout étant convenu, M. de Beaupuy partit pour Paris et chargea Cicéri, l’habile décorateur de l’Opéra, du dessin des figures et des costumes. M. Martin, régisseur du théâtre de la Porte-Saint-Martin dirigea l’exécution du matériel qui coûta à la ville trois ou quatre fois plus qu’il ne valait.
Cependant M. de Beaupuy n’était pas content. Il manquait à la fête quelque chose qui fit rire. « Tous nos graves et illustres personnages, m’écrivait-il, n’amuseront pas le peuple et il faut pourtant qu’il ait sa part de plaisir. » En effet, excepté Lydéric et Phinaert, qui n’étaient que d’assez pauvres imitations de M. Gayant et de madame son épouse, tout restait sérieux dans le cortège. M. de Beaupuy avait beau chercher une idée burlesque, il ne trouvait rien, Il conta un jour son embarras à Horace Vernet. Celui-ci, sans répondre, prit un fusain et traça sur le papier une figure grotesque avec une tète énorme sur un petit corps. – A cette époque, on n’avait pas encore usé, comme on l’a fait depuis jusqu’à satiété, de ce genre de caricature. – M.de Beaupuy s’écria : Voilà mon affaire ! et il courut avec le précieux dessin chez le costumier qui en fit une reproduction exacte.
L’homme à la grosse tête obtint un succès prodigieux et reçut le baptême du peuple qui l’appela le Tambour-major des Hurlus, sans se douter que l’un des plus éminents artistes de notre temps était l’inventeur de cette excellente bouffonnerie.
Horace Vernet suivait en ceci l’exemple d’un de ses ancêtres en art, P. P. Rubens, à qui, dit-on, l’on doit les portraits authentiques de M. et Mme Gavant, sans oublier Tiot-Bimbin, N, oublions pas de dire que le sieur Angion, ancien élève de L’école polytechnique, géomètre, calligraphe, peintre d’enseignes, ivrogne comme Grégoire et paresseux connue Figaro, s’acquittait à merveille du rôle qui lui était confié et que pendant toute la durée de la cérémonie il provoqua sur son passage un immense éclat de rire non interrompu.
Jamais on n’avait vu à Lille une telle affluence de monde.
La ville était véritablement encombrée d’étrangers. Trois mille personnes couchèrent dans des tas de foin sur les glacis de la citadelle, Dix-mille ne se couchèrent pas.
Il est à désirer qu’un égal succès couronne les efforts des personnes qui organisent la cavalcade de la Mi-carême ; toutefois, comme les nuits sont encore fraiches en cette saison, je fais des vœux pour que – la cérémonie faite – chacun puisse imiter l’exemple des quatre-zofficiers du convoi de Malbrou,
Chanson programme du cortège-cavalcade de la Mi-Carême 1851
Refrain . Rou dou dou , rou dou dou , Accourez teurtous ! V’nez sans r’tard Gros moutards, Fillett’ et Soudards ! Vous rirez, Sitôt qu’vous verrez L’cortéch’ du Rœtare. 1.er Couplet. J’cros qu’il est d’min d’voir De vous fair’ savoir Pa ch’programme in musique, Que d’Lill’ les jeun’ gins Vont fair’ vir pou rien Un cortéche historique… Rou dou dou, etc., etc. 2.e Couplet. Vous savez qu’PHINAERT Quoiq’ grand batillard D’LYDÊRIC a r’chu s’pile; Ches homm’ de quinz’ pieds, Sont raccommodés (1) I’f’ront l’tour de no ville. Rou dou dou, etc., etc. 3.e Couplet. L’vieill’ FONTAIN DEL SAULX Termin’ra ch’tableau Et, comme l’dit l’affiche, Rien du tout n’manqu’ra, Car on y verra L’INFANT, L’ERMITE et L’BICHE. Rou dou dou, etc., etc. 4.e Couplet. On verra, dit-on, Unn’ guerrière in r’nom Qu’on appell’ JEANN’ MAYOTTE ; Criant : « Gar’ du d’sus ! » A tous les-z-HURLUS Ell’ tricot’ra les cottes !… Rou dou dou, etc., etc, 5.e Couplet. L’duc PHILIPPE L’BON Intouré d’Barons D’petits pach’ et d’grand’filles, Répét’ra tout l’jour in biau calemhourg : « Les pus grands sots sont d’Lille ! » Rou dou dou etc. etc. |
6.e Couplet. Y’la les r’mercimints Qu’ont eu ches brav’ gins D’continter ses caprices… Pour mi, j’l’ai d’jà dit, J’ cros qu’i faut d’l’esprit Pour bien dir’ des bêtisses. Rou dou dou etc., etc. 7.e Couplet. Un cortéch’ d’honneur Escort’ra l’vainqueur Des joûtes d’L’EPINETTE ; Qui f’ra sin fendant Incainé d’ruhans Par quat’ jolies fillettes… Rou dou dou, etc 8.e Clouplet. Baccu , dieu d’l’houblon S’tiendra à q’valion Sm· mm’ TRIPLE RONDEJ;LE! •.. Je n’pariero point Qu’in l’honneur de ch’saint On n’brul’ra point d’candelle … Rou dou dou, etc., etc. 9.e Couplet. Infin vous verrez Les BRAV’ CALONNIERS, Chés sauveurs de la France, Près de ch’ monumint Du BOMBARDEMlNT Plein d’ gloi_re et d’espérance ! Rou dou don etc., etc. 10.e Couplet. Pus for’ in pus fort Vous verrez incor Des coss’ qui vous I’ront rire ; Chacun s’amus’ra Car dins ch’bian liv’là Tous les gins sâ1’011t lire. Refrain. Rou dou dou , rou dou dou , Accourez teurtous V’nez sans r’tard Gros moutards, Fillett’ et soudards ! Vous rirez, Sitôt qu’vous verrez L’cortéch’ du Rœtare. |