La Fête Nationale à Lille
Le Grand Écho du Nord de la France – 16 juillet 1926 (© BNF Gallica)
Nous avons donné dans notre édition d’hier le compte rendu de la revue des troupes qui se déroula à 9 h. 30 place de la République. Voici dès détails sur les différentes manifestations qui se déroulèrent ensuite :
La distribution des récompenses aux indigents
A 10 heures, dans le Palais-Rameau, eut lieu la distribution des primes municipales et des récompenses aux indigents (legs Boucher-de-Perthes et autres donations).
Cette cérémonie fut présidée par le maire de Lille, entouré des adjoints et conseillers municipaux qui avaient assisté à la revue militaire. Parmi les autres personnalités présentes, citons MM. F. Leroy, secrétaire général de Préfecture ; Playes, directeur du Bureau de bienfaisance ; Ricard, vice-président de l’Administration du Bureau de bienfaisance ; Blanchi, Delplanque. Druez, Minet, administrateurs.
Après quelques paroles de bienvenue du ni aire de Lille, on procéda à la lecture du palmarès dont voici l’essentiel :
Primes de dévouement, 100 fr. – Dispensaire de Wazemmes. – Mlle Virginie Hespel, 28, rue Charles–Quint, allée Saint-Hubert. 6, âgée de 53 ans, a pris soin, durant de longues années, de sa mère infirme, décédée en 1923, à l’âge, de 82 ans.
A cette époque, elle n’a pas hésité de prendre à sa charge son frère, âgée de 61 ans. atteint depuis 22 ans de débilité intellectuelle.
Mlle Hespel fait chez elle des sacs en papier et n’a pour toutes ressources que le produit de ce travail. peu rémunérateur ; elle doit se priver du nécessaire pour venir en aide à son frère.
Autres primes de 100 fr. – Mlles G. Dancoisne, 15, rue du Faisan ; M. Uytterhaegen, 29, rue de Lens.
Dispensaire Louis-Joinville. – Mlles Sylvie Vandenbergh (100 fr.) ; Marie Ernout (100 fr.).
Dispensaire Saint-Cabriel. – Joseph Devdize (100 fr.) ; Mathilde Derrer (100 fr.).
Dispensaire Danel-Werquin. — Philomène Boulet (100 fr.) ; Mme-veuve Caulier Beuvelet (100 fr.) ; Mme veuve Dujardin (100 fr.). La citation dont se peut honorer cette dernière personne est particulièrement élogieuse. La voici : Mme veuve Dujardin, âgée de 60 ans, avait r.cueilli une enfant et malgré sa misère, l’avait élevée honnêtement. Celle-ci oublia vite les bons conseils de sa mère adoptive, elle la quitta un jour, lui laissant la charge de son enfant. Mme Dujardin se refusa à porter cet enfant à l’Assistance publique et l’éleva d’une façon toute maternelle.
Primes de bonne conduite. — Epoux Knecht-Robain, époux Liard-Roye.
Donation Doutrelon de Try. – M.M. Leclercq, P.Schoor, Mme Pinoit (ancienneté des services dans la même maison).
Don Hertand. — Mme M. Dannequin.
Don Paul Druez. — Mlle B. Loket.
Don Delplanque. — Mme Dhalluin.
Don Dauthuile. — M. P. Didies.
Don C. Lévy. — Mlle M. Duhamelle.
Don Docteur Bué. – M. et Mme Vancoppenolle- Dujardin.
Fondation Boucher-de-Perthes. – Concours de 1926. – Première prime. 100 fr. : Mlle Victorine Deronne ; deuxième prime, 90 fr. : Mlle Pauline Vandekerkhove, ouvrière à la. filature Wallaert ; troisième prime, 80 fr. : Mme Doyen, née Gabrielle Wandurnal ; cinquième prime. 70 fr. : Mlle Marie Vanaceunebrouck ; sixième prime, 70 fr. : Mlle Lucienne Lerch,. âgée de 33 ans ; septième prime, 60 fr. :: Mme Deplus, née Paula Tanghe ; huitième prime, 50 fr. :: Mlle Germaine Dupont, âgée de 17 ans.
Primes municipales. – Prime de 100 fr. : Mme Laurent née Pauline Mensué ; prime de 90 fr. : Mme Cuvelier, née Marie Deligny ; prime de 80 fr. : Mme Jacques, née Léa Caboche ; prime de 75 fr. : Mme Tilleul, née Mathilde De Smet ; prime de 70 fr. : Mme Rotsaert née Sidonie Delecour ; prime de 40 fr. : Mme Augez, née Amélie Poope ; Mlle Jeanne Avez ; Mme Meaurain. née Alice Foucroy ; Mlles Jeanne Beun, Suzanne Carpin. Mmes Delage, née Juliette Marchal ; veuve Deporte, née Hortense Destaebel ; Dierendonck, née Marie Vandenberghe ; Faitiche, née Jeanne Dillies ; Gress, née Marie Haroy ; veuve Keldermans, née Berthe Dubart ; Lepers née Maria Lotten ; Mlle Marie Marokin ; Mme Merschaut, née Marie Mary ; Mlle Alphonsine Pillet ; Mmes Sinsoulieu, née Laure Hesse ; veuve Tesse, née Marie Soufflet ;; Thesne, née Augustine Poupaert ; Vanpraet, née Louise Montay ; Walbrecq, nés Anna Gress ; Waqnez, , née Eugénie Delecroix.
Les réjouissances de l’après-midi
Au cours de l’après-midi de nombreuses réjouissances se déroulèrent un peu par toute la ville.
Dans les bassins du quai Vauban, le jeu de bagues sur l’eau réunissait de nombreux amateurs du plongeon.
Des concerts artistiques furent donnés au Jardin Vauban, où l’on applaudit tour à tour, l’orchestre du Grand-Théâtre et le choral « Les XXX ». Le ballet de « Faust », l’ouverture de « Patr1e », les « Erynnies », de Massenet, furent les éléments principaux du succès de notre orchestre du Grand-Théâtre.
Quant au « Choral des XXX », il se fit apprécier dans « Nuit d’Orient », de Luigini, et la « Chanson des Vagues », de Riga. Au Jardin de Fives, on fit également grand succès au « Club Orphéonique Fivois » et à la fanfare « l’Avenir ».
Remise de Médailles aux fonctionnaires municipaux
A 15 h. 30, le maire de Lille présidait, à l’Hôtel de Ville, la remise des médailles d’honneur aux fonctionnaires municipaux. En une courte allocution, il félicita les bénéficiaires qui doivent la distinction qui leur est accordée à 25 années de travail et de noble effort.
Les distinctions suivantes furent accordées :
Médailles du travail aux fonctionnaires, employés : Auguste Bavye, chef mécanicien à Emmerin ; Paul Bomart, chef de bureau, recette municipale ; René Deroulez, commis principal Etat Civil ; Emilien Dorchies, directeur Laboratoire M. ; Oscar Evrard, pontier ; Louis Fichelle, inspecteur, halles et marchés ; Hubert, contremaître Et. Franklin ; Henri Leveugle, jardinier ; Gustave Jax, terrassier, cimetière Est.
Police. – Sous-brigadier : Desmulliez ; agent de sûreté : G. Devrière ; brigadier Camille Broutin ; sergents de ville : V. Dumon, L. Deprez ; secrétaires de police : Arthur Delcamps, Vauban, Fournier.
La soirée
Dans le centre, l’animation était forte.
Grand’Place, de chaque côté du monument commémoratif, encadré des géants lillois, Lydéric et Phinaert et gardé par l’hôtesse des archers de Saint Sébastien, Jeanne Maillotte, hallebarde au poing, deux kiosques à musique avaient été édifiés.
Sur l’un des kiosques, un jazz-band tonitruant trompetait les airs à la mode et même quelques-uns plus anciens ; sur l’autre kiosque, le Club amical de Wazemmes, sous la direction de son excellent chef, M. Pellemeule, exécutait un programme non moins chorégraphique et artistique.
Les deux orchestres alternaient, ce qui produisait, parmi la masse d’auditeurs et de danseurs, un mouvement de déplacement d’un kiosque vers l’autre, chaque fois qu’un des deux orchestres se faisait entendre.
Parmi les bâtiments publics illuminés, citons la préfecture et. la gare et le monument de H. Ghesquière, à l’angle des rues Léon-Gambetta et Ratisbonne.
Un certain nombre de personnes demeurèrent assez tardivement en ville, goûtant le charme d’une promenade dans une atmosphère, un peu moins brûlante que celle de la journée.