Publié le Jeudi 03.02.2011 à 05:10
Photo La Voix du Nord
L’association Les Enfants de la Peule fait vivre les deux géantes de la ville, Joséphine et Julienne, et entretient une tradition qui reste vive dans notre région.
Quand on en voit un surgir au coin d’une rue, on pourrait se dire que c’est un souvenir des siècles passés. Néanmoins, pas moins de quinze nouveaux géants sont nés en 2010 en France et en Belgique, montrant ainsi que cette tradition régionale reste très vivante.
Coudekerque-Branche en a deux, Joséphine (née en 1980) et Julienne (née en 2006). Elles sont entretenues avec passion par l’association Les Enfants de la Peule.
Deux cent quatre-vingts bigoudis
Leurs sorties, qu’elles soient dans le cadre des festivités de la ville ou sur invitation extérieure (ces deux géantes sont ainsi attendues à Berck-sur-Mer le 13 mars ou à Waziers le 19 juin), sont préparées avec soin, les bigoudis de Joséphine tout particulièrement. Car cette grande dame, dont les cheveux sont naturels, en a 280, ce qui représente quatre heures de travail intensif à chaque fois.
Qui dit géants, dit aussi porteurs. Joséphine a choisi le sien, Michel Lordez, qui témoigne : « Julienne est facile à porter car elle est petite et ne fait que 26 kg. Il suffit de bien l’équilibrer sur les épaules, mais je suis trop grand pour elle. Pour Joséphine, c’est une autre affaire.
Je sers surtout d’amortisseur. Elle pèse 60 kg sans les roues et 80 kg avec les roues. Normalement, sans roues, il faut deux porteurs, mais comme les porteurs se font rares, je suis souvent tout seul. Certains parcours font jusqu’à 4 ou 5 kilomètres. L’été, quand il fait chaud, il faut une bonne bouteille d’eau. » Le proverbe dit « Jamais deux sans trois ». Philippe Liber, le président, affirme allégrement : « On en a parlé avec Celten le Trimard… », le géant de Langemark-Poelkappel, en Belgique, à qui Joséphine a été mariée en 1996. Il confie : « On aimerait faire un hérisson géant pour représenter la ville, dans le style de celui qui est devant la clinique des Flandres. »
On manque de jeunes filles pour le défilé
Aujourd’hui, ce qui préoccupe Philippe Liber, c’est la relève. Il manque actuellement quatre à six jeunes filles de 10 à 12 ans pour revêtir les costumes des Juliennes lors des défilés.
Annie Ryckewaert, dont les nièces ont longtemps porté les habits couleur rose bonbon, lance un cri du coeur : « J’aimerais que les parents, qui rejoignent l’association, viennent avec leurs enfants. Et s’ils n’en font pas partie, ils peuvent les amener tout de même. On les prend en charge, on s’occupe d’eux, on les surveille. Mes filles ne faisaient pas partie de l’association, mais elles me confiaient mes nièces car elles savaient qu’elles ne seraient pas livrées à elles-mêmes. » Philippe Liber rappelle les petits avantages de ce bénévolat : « On voit du pays. On fait un repas de fin d’année et un voyage par an. Il y a un an, on était allés une journée en Allemagne, à Aix-la-Chapelle, pour le marché de Noël. » Annie Ryckewaert ajoute : « On a aussi un cadeau de fin d’année, un panier garni par exemple. » •
Près de vingt géants sont attendus pour tenir compagnie à Joséphine et Julienne à l’occasion du carnaval de Coudekerque-Branche, le 19 mars, à partir de 10 h 30. Point de départ au café Le Franklin. Contact : 03 28 25 16 84 ou au 06 65 52 13 92.